Les femmes savantes
Le vent de la discorde souffle chez Chrysale dans une ambiance pop art. Patriarche bienveillant, généreux, souriant mais peu enclin à contrarier sa femme, il ne parvient pas à faire entendre son choix de donner en mariage sa fille cadette, la pétillante Henriette à son prétendant, le tendre Clitandre.
Philaminte, maîtresse des lieux extravagante et fort déterminée a un tout autre gendre en tête. Son dessein se voit soutenu par sa fille aînée Armande, l’ex- de Clitandre et par Bélise, la tante excentrique et fantasque qui s’est persuadée que le jeune homme la désire en secret.
Sous couvert d’avant-gardisme et d’émancipation féminine, nos trois femmes savantes, passionnées par la philosophie et les sciences, réclament le droit à l’instruction et à l’érudition tout en dénonçant le poids de la famille comme un carcan à leur épanouissement personnel.
Toutes trois se sont entichées du cuistre Trissotin, une sorte de prédicateur hippie qui les fascine et les hypnotise, de ses piètres poèmes et de son soi-disant savoir. Telle une rock star il est adulé.
Abondant de préciosités cet odieux imposteur, se révèle assez adroit et hypocrite pour avoir compris tout le parti qu’il pourrait tirer de la famille qui l’abrite en sachant flatter adroitement l’amour-propre de ses protectrices.
Fort heureusement, la perspicacité du frère de Chrysale, le bel Artiste, dandy, dilettant, farfelu et beau parleur va démasquer ce minable coureur de dot et sauver la famille du désastre.
Toutefois, malgré la sotte futilité et le snobisme de nos trois groupies, peut-on réellement qualifier de ridicules, leurs revendications féministes et leurs désirs de liberté et d’éducation en ce début d’année 1970 ?